Porté par le service de réanimation du Centre Hospitalier de la Côte Basque, ce projet s’inscrit dans les axes prioritaires du projet d’établissement 2023-2027 du GHT Navarre Côte Basque de « s’affirmer comme un établissement socialement, écologiquement et économiquement responsable ».

En 2023, l’équipe éco-réa, crée en 2019, pilotée par Docteur GISBERT-MORA, médecin réanimateur, s’est intéressée aux conséquences de l’empreinte carbone de leurs prescriptions intraveineuses (IV) et s’est poser l’objectif, à efficacité similaire, de promouvoir la prescription et l'administration des galéniques per os (PO) plutôt qu'IV avec l'exemple du PARACETAMOL, premier antalgique prescrit en France. Cette problématique est connue depuis plusieurs années et des travaux ont été menés dans différents blocs opératoires en France et au CHCB, mais en réanimation la prescription IV reste très utilisée.

 

En s’appuyant sur l’Analyse du Cycle de Vie ((Anesthésie réanimation, Hôpital Femme Mère Enfant, Hospices Civils de Lyon, France - Univ Lyon, INSA-Lyon, LGEF, EA682, Université de Lyon et Institut National des Sciences Appliquées) montrant qu’1g IV avait un impact carbone de 263 g CO2e une consommation de 6.2 L d’eau avec un coût de 0.86 € contre 6.6 g C02e une consommation de 1.08L d’eau avec un coût de 0.102 € pour la forme PO, et après une analyse de faisabilité suivi d’une étude de pratique mettant en avant une non pertinence de l’utilisation de la voie IV dans 35 à 58% des cas dans le service de réanimation, la démarche de l’équipe éco-réa a été de sensibiliser les équipes médicales et paramédicales afin de privilégier la prescription de PARACETAMOL per os dès que la voie digestive est fonctionnelle.

Cette modification de pratique a permis une réduction immédiate de la prescriptions, de 66% sur les 4 premiers mois de l’année, avec une réduction de l’empreinte carbone estimée à 1.13 tonnes de eq C02/an, de la production de déchets de 120 kg, des coûts pharmaceutiques de 5400 euros , de la consommation en eau de 26m3, mais également du risque d’infection, de l’incidence de réactions anaphylactiques et d’hypotensions pour le patient ainsi que du temps de soins infirmiers.

Souhaitant que cette dynamique essaime dans tous les services des établissements du GHT et s’enrichisse au gré des nouveaux projets sur la base d’une évaluation annuelle des pratiques et des impacts suite à la mise en œuvre des nouvelles modalités de prescriptions, une présentation et communication institutionnelles des résultats sont prévues pour sensibiliser les autres services du GHT sur cette démarche écoresponsable.

Cette démarche est déjà favorisée pour d’autres molécules en réanimation, tels que les IPP, ATB etc., l’objectif institutionnel à moyen termes étant d’établir une « Liste Sage » afin de sensibiliser les prescripteurs à l’éco prescription, à effet thérapeutique équivalent, intégrant au « livret de bon usage du médicament » une alerte et/ou choix par défaut « PO » aux prescriptions informatisées.