L'hôpital
vous répond
Les réponses sont ensuite données lors de l'émission "la vie en bleu". Le Podcast de l'émission et une synthèse des réponses sont disponibles sur cette page.
Il ne s’agit pas d’une consultation en ligne.
Le 9 mars, l'Hôpital répond à vos questions sur le cancer colorectal.
Intervenant :
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Dr OUI, médecin gastro-entérologue au Centre Hospitalier de la Côte Basque
Avec près de 18 000 décès par an, le cancer colorectal est le 2e cancer le plus meurtrier en France. Certains comportements individuels peuvent diminuer les risques de développer ce cancer.
Depuis 2009, un programme de dépistage organisé a été généralisé à l'ensemble du territoire.
Quels sont les facteurs protecteurs ? quels signes doivent alerter ? Quand dois-je me faire dépister ? En quoi consiste le dépistage ? Qui consulter ?
"l’hôpital vous répond : Mars Bleu, le cancer colorectal"
Les réponses à vos questions
- Pourquoi existe-t-il un dépistage organisé du cancer colorectal ?
Chaque année en France, 18 000 personnes décèdent du cancer colorectal. Ce nombre pourrait être réduit grâce aux tests de dépistage.
Détecté tôt, ce cancer se guérit dans 9 cas/10.
- Sait-on identifier les origines de ce cancer ?
Il n’y a pas d’origine véritablement identifié mais on sait que plusieurs facteurs autour de l’hygiène de vie favorisent l’apparition de ce cancer :
- l’alcool et le tabac
- l’alimentation : il est recommandé de consommer des fruits, légumes, aliments riches en fibres et produits laitiers, et de limiter sa consommation de viande rouge et de charcuterie
- l’activité physique : 30 minutes par jour ou 2h30 par semaine
- le facteur génétique qui reste le facteur prépondérant dans ce type de cancer (antécédent de polypes ou de cancers colorectaux dans la famille).
- Comment fonctionne le dépistage organisé ?
A partir de 50 ans, vous recevez un courrier d’invitation de votre caisse de sécurité sociale pour vous rendre chez votre médecin traitant afin de retirer un kit de dépistage très simple d’utilisation.
Dans un 1er temps, le dépistage consiste à réaliser une recherche de sang dans les selles. Chacun réalise ce prélèvement seul, à son domicile, et l’envoi, dans les 48h, à un laboratoire d’analyse par courrier, à l’aide d’une enveloppe fourni dans le kit.
Dans le cas d’antécédents familiaux de cancer colorectal ou de risques personnels particuliers, votre médecin traitant vous orientera directement vers un gastro-entérologue pour réaliser une coloscopie.
Lorsque le test de dépistage se révèle positif, il faut alors prendre un rendez-vous avec un gastro-entérologue en précisant les résultats du test. Vous devriez obtenir ce rendez-vous dans un délai de 15 jours.
Lorsque le résultat est négatif, il faut de nouveau réaliser ce test dans 2 ans.
- Comment se développe ce cancer ?
Il se développe très lentement avec une séquence « polype » puis « polype dégénéré » puis « cancer ».
Généralement, on commence par développer un polype dans son côlon, il saigne, puis il grossit et finalement se transforme en cancer au bout d’une dizaine d’années.
- Qu’est-ce qu’on polype ?
Un polype est un genre de verrue, qui grossit et devient cancéreux au bout de 10/15 ans.
Lorsque l’on trouve des polypes lors d’une coloscopie, nous les retirons afin d’éviter qu’ils ne dégénèrent et qu’ils se transforment en cancer.
Lorsque que l’on trouve plus de 3 polypes, il est considéré qu’il faut renouveler la coloscopie tous les 3 ans.
A l’inverse, lorsque les résultats se révèlent normaux, un contrôle sera réalisé dans 5 ans.
- Comment retire-t-on un polype, est-ce un acte traumatisant ?
Les polypes sont retirés lors d’un examen par coloscopie.
Nous passons l’instrument (pince à biopsie ou anse) dans l’appareil qui nous sert à réaliser la coloscopie qui est lui-même inséré par les voies naturelle.
Cet acte n’est absolument pas traumatisant.
- En quoi consiste une coloscopie ?
Cet acte se réalise en ambulatoire, c’est-à-dire que le patient entre le matin à l’hôpital et sort quelques heures plus tard. Cela nécessite une anesthésie générale et surtout une préparation en amont de l’examen.
Il faut suivre un régime sans fibre 3 ou 5 jours avant et boire une préparation médicamenteuse la veille qui permet de nettoyer le côlon.
Cette préparation n’est pas agréable mais est indispensable pour effectuer un examen complet.
- Le critère génétique est-il systématique dans le développement d’un cancer colorectal ?
Il n’est pas systématique mais il prend une place importante.
S’il y a des antécédents familiaux de polypes ou cancer du côlon, il y a un peu plus de risque de développer ce cancer que dans la population générale, mais ce n’est pas automatique pour autant.
La génétique est une partie du problème.
Nous avons, au Centre Hospitalier de la Côte Basque, une consultation d’oncogénétique menée par le Dr Emmanuelle SIMONET-BAROUK, qui permet d’évaluer ce risque.
- Un antécédent de rectocolite augmente-t-il le risque de développer ce cancer ?
Une rectocolite est une inflammation de l’intestin (ulcères, un peu comme des aphtes dans l’intestin). Il s’agit d’un intestin qui n’est pas tout à fait normal, qui donne du sang ou qui secrète des glaires. Cela peut toucher soit le rectum, soit tout l’intestin.
Effectivement, un antécédent de rectocolite peut augmenter le risque de cancer surtout si cela a duré longtemps et a touché tout l’intestin.
Dans ce type de cas, le dépistage passera directement par une coloscopie.
Le message important reste que détecté tôt, le cancer colorectal se guérit dans 9 cas/10.
Il est donc primordial de réaliser le test de dépistage à partir de 50 ans et de le renouveler tous les 2 ans.
Avant 50 ans et au-delà, il est recommandé de suivre les conseils de prévention concernant son hygiène de vie.